PREMIÈRE VISION PRINTEMS ÉTÉ 2010, UN NOUVEAU DÉPART

Saison douce et lumineuse, le printemps été 0
 donne toute sa légimité à la matière.
 
En exact début d'une autre décennie, les tisseurs de Première Vision inciten le créateurs à partir sur des bases nouvelles avec des développements de tissus.
Première Vision a toujours été un salon projecté vers l'avenir. Sur les forums de cette nouvelle session exacerbant l'envie de retrouver une certaine plénitude dans les collections de ses quelque 684 exposants, le printemps été esquisse des perspectives diférentes de volumes avec des accords parfaits entre matière, couleur, visuel et toucher.
"C'est une saison dynamique et douce, décrypte Pascaline Wilheim, la directrice de la mode. Il y a beaucoup de rondeur, de bonnes intentions et de gentillesse dans les tissus, Des réalisations qui permettent de se projeter dans l'idée d'un monde meileur."
Dailleurs, ces totems aux allures de grands coeurs qui ponctuent le Forum général enflamment la nouvelle saison de bienveillance, pour plonger avec bonheur dans les savoir-faire textiles, le beau et le bien fait.
C'est une saison de nouveaux repères. De fausses évidences. Son leurs atours connus, les tissus cachent des choses en plus et autrement. Des vichys suggèrent des rayures comme des ombres. Des carreaux grandioses adopten une douceur poétique.
Les tussus workwear sont attendris, amadoués et câlins. Des décors bleu, rouge et blanc s'écartent des géométries traditionnelles. On invente des drapeaux à trois couleurs pour des pays imaginaires, on interprète les dessins les plus simples en bousculant nos souvenirs avec un toucher inattendu, des mélanges inédits, un comportement surprenant.
À l'inverse, d'autres motifs semblent avoir été desssinés à l'instinc. Enle

Enlevés, explosés, précis, stylés, ils poussent encore plus à regarder autrement. Une quête de légèreté s’immisce aussi bien dans les draperies que dans la soierie et le coton, pour se laisser porter par le vent, et savourer la générosité de l’ampleur pour des volumes architecturés
sans poids. Cette saison printemps été doit se regarder dans le détail. Il y a une noblesse secrète, un raffinement général qui n’est pas synonyme d’ennui, quelles que soient les familles de tissus. Les mélanges coton et soie s’imposent avec distinction au quotidien. Fibres et filaments se mélangent et estompent les brillances en toute sobriété. La laine et le lin se mixent avec la soie pour des draperies d’été, fluides, douces, légères. Avec amabilité, les extensibles révèlent l’envie de souligner le corps, de le caresser avec des touchers épidermiques, de se plier à ses mouvements, plutôt que de le sculpter. La grâce remplace l’exubérance. Les transparences sont pudiques, placées en certains endroits.
Les tissages et mailles en jouent à intervalles réguliers, dans un esprit de quadrillages souples,
de filets et résilles. Les effets découpés, dévorés ou perforés s’exaltent de mini reliefs et de structures. Les voiles se superposent pour suggérer, sans jamais montrer. Il y a une infinie délicatesse. Souvent, la fantaisie est à la limite de l’imperceptible. Cachée à l’intérieur des doubles faces ou en minutieuses oppositions d’effets mats et brillants, de motifs en ton sur ton ou doucement contrastés, tout est raffinement. Perfection et innovation aussi, avec des mélanges soie traités antipluie, de la maille ou des cotonnades imperméables qui incitent à de nouveaux usages, des emplois inédits pour des vêtements d’extérieur. Les frontières entre les genres et les styles s’estompent. Ce printemps été est aussi une saison de fluctuations, d’échanges et de rencontres constructives. Des aspects non repassés, vieillis ou délicieusement
altérés s’appliquent sur les plus belles compositions. 
Le naturel est apprivoisé, adopté tel quel ou intelligemment modifié avec des finitions respectueuses de l’environnement, des blanchiments biologiques. Les touchers secs, végétaux, sont adoucis par de multiples lavages pour devenir gentiment piquants.
Les cotons et denims ont été éclaircis au maximum. Les couleurs sont calmées de blanc, les chambrays liniers, les changeants soyeux et mini rayures cotonnières éblouissent de pâleur. Les aspects mats semblent recouverts de talc, de poudre ou de plâtre. Définitivement il se passe, en profondeur, quelque chose à la surface des matières. Les crêpes sont traversés d’un grand frisson et font dévier tous les a priori de rigidité. Les seersuckers sont parcourus de frémissements minuscules et sensibles. Les bouillonnés se
remplissent d’air et de dessins aléatoires. Les pliages, plissages ou gaufrages géométriques
perturbent les armures planes. Des tissus qui invitent à des articulations douces et des vêtements à la rondeur réconfortante. Finissant par le chiffre zéro, ce printemps été 0 recèle la tentation de la page vierge, de la page blanche. Ses coloris sont estompés par fils, enductions, surimpressions, lavages. La lumière force son jeu et s’emballe de contrastes cléments pour écrire la saison d’encres acidulées, profondes ou vitalisantes.
De l’ensemble se dégage une sensation d’extrême clarté qui se renforce par des blancheurs surexposées ou solarisées, deseffets s’imprégnant de reflets de nacre et de cristal, voire celui du plastique pour des développements qui marient innovation et humour… Un humour bien plus raffiné que les grands éclats de style des saisons passées. 

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